Baro situés à 37 km de Kouroussa, connu de toute la Guinée pour sa fête de la mare qui est une tradition séculaire qui date du XIIIème siècle du temps de l’empire Mandingue.
Célébrée principalement par le peuple malinké d’Afrique de l’Ouest, la Fête de la Mare coïncide avec le début de la saison des pluies en Haute-Guinée. Le festival est célébré dans différents endroits de la région, mais le plus important se déroule dans le village de Baro.
Entre Mythe, Coutume & Tradition
Cette fête est l’occasion pour les Guinéens de remercier les génies d’avoir exaucé leurs vœux au cours de l’année écoulée. La fête de la Mare de Baro fait vibrer au rythme de danses traditionnelles mandingues, de musique et de percussions.
Ce à quoi vous pouvez vous attendre
Un festival de danse de Doundounba (Dunumba), une danse traditionnelle mandingue au cours de laquelle les plus jeunes Baratis (danseurs de haut rang) affrontent les anciens afin de démontrer leur capacité à prendre la relève. Une activité de pêche au bord de la Mare de Baro (un affluent du Niger), tous les participants munis de filets et de nasses se précipitent dans l’eau au signal du gardien des lieux avec l’espoir de pêcher poisson.
C’est plus qu’une fête
La fête de la mare est l’occasion d’annoncer le début des grands labours mais aussi une occasion de fiançailles, de mariages, de rencontres, de petits commerces, de prononciations de vœux et des séparations heureuses.
L’Histoire de Baro et de Boley
La fête de BARO est une manifestation qui a lieu tous les ans depuis l’année 1239. Après la chute de l’empire de Soundiata Keita, les princes se sont dispersés, chacun est parti de son côté avec ses sofas (chevaliers), ses hommes, ses griots.
L’environnement appartient au premier qui s’installe, la mare qui s’appelle Warignamba appartenait aux gens de Fadama qui est le village des maîtres de la parole.
En effet les avocats, les procureurs, les juges de paix, s’étaient installés dans ce village qui se trouve sur la rive gauche du fleuve Niandan face à Baro. Ainsi l’histoire raconte qu’au cours d’une promenade solitaire, une vieille femme de Fadama aurait aperçu parmi les lianes compactes de la forêt qui donne sur Warignamba(la Mare) un fruit sauvage appelé Sagba, plus gros que d’ordinaire et de surcroît très mûr. Ce qui aiguisa son appétit.
Pendant qu’elle contemplait le fruit, arriva auprès d’elle un jeune homme qui était de passage sur ce chemin: Il s’appelait Kaboriba Kanté. La vieille l’interpella et lui demanda de cueillir le fruit qu’elle lui montrait du doigt. A Kaboriba de plaisanter comme on aime le faire avec les personnes du troisième âge de chez nous: “alors sage de Fadama; quelle sera ma récompense si je cueillais ce fruit pour toi ? ” . Je te donnerai tout Warignamba la mare que voici, répondit la vieille de Fatama. Kaboriba éclata de rire, grimpa, cueilli le fruit et le remit à sa providentielle cliente qui cassa aussitôt la gousse, en extrait une noix qu’elle suça gloutonnement.
Pénétrée par le bon goût du fruit, elle s’exclama: “hoûm! adouman assoumani bôley” c’est à dire “ô que ce fruit est doux et bien frais! ” .
Encore une fois Kaboriba se tordit de rire et dit à la vieille femme de Fadama: “Alors grande tante de Fadama, la mare de Warignamba appartient maintenant et désormais à nous à Baro, c’était l’enjeu n’est ce pas? Si oui, moi je l’appellerai Boley pour immortaliser notre troc à travers le qualificatif doux et frais que tu viens de donner au fruit.
Les anciens qui avaient un sens très poussé de solidarité entre clans et tribus ont aussitôt validé le troc pour respecter la promesse faite à l’homme de Baro par la vieille femme quand bien même elle plaisantait.